lundi 26 octobre 2009

Le château de Mont-Saint-Jean (21)


Le château de Mont-Saint-Jean fait partie de ces nombreuses maisons fortes bourguignonnes qui se sont au fil du temps transformées en forteresses imposantes. Il a connu des périodes de construction allant du Xème au XVème siècle, et ce que nous pouvons voir aujourd’hui est un ensemble restauré qui conserve tout de même de larges pans du XIIème siècle.

Le château s’étend sur un éperon rocheux, comme souvent, et certaines parties des remparts sont même taillées dans la roche. A cet effet, il fut surnommé « le Carcassonne bourguignon ». Il comprend des remparts enfermant une basse-cour, qui devaient abriter les dépendances fermières, les écuries et l’église castrale, mais aussi le château en lui-même, refuge du seigneur, et sa haute cour.

Vue des remparts

Le seigneur de Mont-Saint-Jean possédait, en plus de Mont-Saint-Jean, les fiefs de Salmaise et Charny ; cela pourrait expliquer l’iconographie utilisée pour le blason, qui montre une gueule (= une couleur rouge) avec 3 écus d’or (3 fiefs).

Les habitants de Mont-Saint-Jean faisaient commerce de la laine ; des fouilles archéologiques effectuées par l’INRAP ont mis au jour les vestiges de vastes bâtiments fermiers du XIVème siècle, contemporains du château. Après la fin du duché de Bourgogne, à partir du XVème siècle, le site va être délaissé petit à petit ; il ne se trouvait pas sur une zone de chalandise attrayante et les conditions de vie, surtout en hiver, étaient rudes.

Parmi les richesses de ce site, il est à noter l’église romane qui présente encore de belles baies géminées du XIIème siècle ; la baie géminée de la partie supérieure de la tour clocher est séparée par une colonnette qui s’enroule, ni torse ni hélicoïdale, tout à fait intéressante. De plus, des modillons sculptés représentant des visages ou animaux ouvrant la bouche soulignent telle une frise la toiture du chœur ; ils font penser aux gargouilles futures que nous retrouveront dans les églises gothiques, tels des personnages monstrueux qui laissent à l’extérieur toutes les impuretés.


Modillons sculptés de l'église/ à droite, un réemploi dans une courtine du rempart

L’église castrale était, à l’époque du château, réservée au personnel (gens d’arme et autres intendants); il ne s’agissait pas d’une église paroissiale appartenant au village. Elle a été prolongée par une nef, mais à la construction, elle était composée uniquement du chœur et de la tour-clocher.

Le château en lui-même présente un plan typique des châteaux du XIIème siècle, à savoir un plan relativement carré encadré de 4 tours. Des éléments ont disparu, comme le pont-levis. Mais l’appareillage ancien est bien conservé et les efforts des propriétaires privés sont là pour garder l’édifice en bon état.

Vue du château

Le tour du site à pied est possible tout au long de l’année, même si les salles intérieures sont interdites d’accès, et le coup d’œil vaut le détour.


Vue du paysage du haut du chemin de ronde




Noëmie Chaudron